Gémeaux by Tabachnik Maud

Gémeaux by Tabachnik Maud

Auteur:Tabachnik, Maud [Tabachnik, Maud]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782878585223
Google: 6BbdbZGZz28C
Amazon: B007K7CCYI
Éditeur: Viviane Hamy
Publié: 2012-03-13T23:00:00+00:00


SALINAS, BAR BARBE Q., CHEZ TONY

— Hé, Gil, c’est pour toi. Tu prends ici ou en cabine ?

— En cabine. Allô ? Genosi ? Qu’est-ce qui s’passe ?

— T’as des nouvelles de ton frère ? attaqua le Corse à l’autre bout.

— Nan, j’devais pas, pourquoi, y a du nouveau ?

— Le nouveau, c’est que j’me suis pointé ce matin au parc et il était pas là.

— Comment ça, pas là ?

— Pas là. Ailleurs, en balade, pas là, quoi, merde !

— T’énerve pas, il a p’t-êt’été faire un tour...

— Ouais... p’t-êt’qu’il a emmené les gosses à Disney- land.

Gil essaya d’imaginer où avait pu aller son frangin. Jeffrey était plus naze qu’une rangée de bols, mais il l’écoutait.

— T’en fais pas, j’ie connais, il a l’air distrait comme ça, mais il fait gaffe.

— Ah, t’appelles ça « distrait » ?

— Y m’écoute, c’est tout ce qui compte. D’abord, qu’est-ce tu lui voulais ? Y faut livrer la marchandise ?

— Bientôt. Mais pas où on devait aller. C’est trop chaud, on m’a dit. Moi aussi, j’trouve, c’est pour ça qu’c’est pas l’moment d’faire des conneries.

— Il a pas fait d’connerie. Il a p’t-êt’été obligé de bouger. Faut pas oublier que c’est un parc public.

— Ouais, j’espère. Mais où on l’retrouve dans ce cas ?

— S’il a bougé, y m’téléphonera, c’est convenu. T’en fais pas, j’vais m’en occuper. J’te joins toujours au même hôtel ?

— Penses-tu, j’ai une suite au Marriot. Tu demanderas le penthouse, Ducon.

Gil resta avec l’écouteur en main.

Une houle de rage l’étouffa. Cet empaffé s’prenait pour un chef alors qu’c’était rien qu’un foutu gland. Tout ça parce qu’il avait trouvé c’t’affaire vaseuse de snuff movie. Mais c’que savait pas c’connard, c’est qu’en Californie on tournait les snuff movies avec des mômes d’immigrés, ou des fugueurs partis de Pétaouchnock, ou vendus par leurs parents qui n’en avaient rien à foutre que leurs lardons finissent empalés ou étranglés par un cinglé qui ne prenait son pied que quand il sentait la vie de ces morveux lui filer entre les doigts.

Mais enlever de vrais Américains, blancs de blancs comme ceux-là, c’était autre chose. Sûr qu’il y avait une clientèle qui ne bandait que pour des têtes blondes et à peau laiteuse. Que n’intéressaient ni le caramel ni le chocolat, parce que trop facile. Une clientèle de vieux débris superfriqués qui pour connaître le grand frisson étaient prêts à dépenser une fortune.

Il avait vu ça à San Diego, sans Jeffrey. Ça s’appelait Les Amours de Tibère, et ça se passait dans l’ancien temps. Le gars était habillé avec un drap qu’il appelait une «toge ». Y en avait un autre déguisé en soldat romain. Le vieux s’vautrait dans une baignoire et le soldat lui amenait les gosses qui étaient bizarres, et on lui avait expliqué quelles étaient droguées.

Le vieux demandait à la môme, une Chicano assez laide de cinq ou six ans, de le lécher partout. Après, il se branlait, et quand il était à point il essayait dTenfiler. Comme ça marchait pas, ça l’énervait, et il réclamait l’autre au soldat.



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